J’ai eu beaucoup de doutes ces derniers mois, je m’ingéniais même à me trouver d’autres sortes de tâches pour repousser le moment fatidique : voulais-je vraiment écrire ?
La vie est pleine de doutes
Tout le monde a entendu cette phrase, ma foi fort vraie ; quand on se lance dans un projet de ce genre, quand on essaie de créer quelque chose qu’on a pas vu ailleurs, les doutes se multiplient, leur force s’accroît et ils parviennent parfois à étouffer la créativité, voire l’acte de création lui-même.
Je n’ai jamais eu besoin de personne pour me décourager, je suis passé maître dans ce domaine il y a bien longtemps ; je n’ai aucune volonté et la moindre difficulté me donne envie de fuir loin, très loin. Mais si j’ai la volonté d’un concombre, pourquoi ai-je passé autant de temps sur un projet aussi difficile ? Comment se fait-il que, malgré l’indifférence des gens autour de moi, cette indifférence qui me démoralise durement, cela ne m’a pas empêché de continuer, d’avancer et d’espérer terminer ce projet un jour ? Eh bien, bizarrement, j’ai eu la sensation de ne pas avoir le choix ; je ne me suis jamais forcé à faire quelque chose qui me gonflait ; je le faisais sans y réfléchir, c’est tout.
Écrire ? C’est chiant non ?
Les plus grands doutes qui m’assaillaient jusque-là concernait ma volonté d’écrire. J’aime lire, j’adore lire, à tel point que je suis obligé de limiter mes séances de lecture, sinon je délaisse tout le monde et je me désintéresse de toute autre chose. Mais écrire ? Non, non, c’est chiant d’écrire ; un premier jet à la limite oui, mais revenir dix fois sur le même texte, s’en dégouter à forcer de le relire, vérifier la cohérence de chaque section, pff, quel ennui. Quel « travail » !
Hereusement, je viens de m’apercevoir que j’aime réellement écrire ; je viens de noircir plus de 120 page, j’ai adoré ça et je suis très enthousiaste à l’idée de les sculpter, de les polir et de les faire lire à d’autres. Croyez-moi, ça n’était pas si évident : j’ai tellement repoussé ce moment, je m’étais donné tant de raisons de ne pas me lancer que je ne peux m’empêcher de pousser un grand OUF de soulagement !